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Le BPC Dixmude développe son interopérabilité avec les MV-22 Osprey et les aéronefs des armées espagnoles

Le BPC Dixmude développe son interopérabilité avec les MV-22 Osprey et les aéronefs des armées espagnoles

© Marine Nationale - MV-22 Osprey sur le pont du BPC Dixmude.
© Marine Nationale - MV-22 Osprey sur le pont du BPC Dixmude.

Après avoir participé à l'important exercice Griffin Strike, qui s'est déroulé du 10 au 23 avril 2016 au Royaume-Uni, le Bâtiment de Projection et de Commandement (BPC) Dixmude (L 9015) de la Marine Nationale a rejoint le sud de l'Espagne afin de conduire une nouvelle série d'exercices et d'essais avec l'US Marine Corps, et les Fuerzas Aeromóviles del Ejército de Tierra (FAMET - Forces Aéromobiles de l'Armée de Terre).

En effet, selon le communiqué de presse publié par la Marine Nationale, un MV-22 Osprey de la VMM-263 de l'US Marine Corps, et stationné sur la base aérienne de Moron, en Espagne, a rejoint le BPC Dixmude qui naviguait aux larges des côtes de la ville de Cadix, située dans le sud-ouest de l'Espagne, entre la frontière portugaise et Gibraltar.

Les différents vols d'essais ont été menés le 2 mai 2016 par le Centre d’Expérimentations Pratiques et de réception de l’Aéronautique navale (CEPA/10S), et avaient pour objectif d'observer et de valider la faisabilité d'un certain nombre d'actions sur le pont d'envol du BPC français.

L'interopérabilité avec les MV-22 Oprey de l'US Marine Corps a notamment porté sur la «validation du stationnement prolongé moteurs tournants pour le chargement / déchargement de matériel, sur le ravitaillement en carburant de l’aéronef, le pliage intégral, le tractage par les véhicules spécialisés du bord, et enfin le saisinage sur le pont».

A titre d'information, le «saisinage» consiste à fixer un aéronef, un hélicoptère ou un avion, sur le sol du bâtiment grâce à de grosses chaînes, dont un bout se fixe sur l'appareil, et dont le second se fixe au sol, afin d'éviter le déplacement, sur le pont d'envol ou dans la soute, des aéronefs lors des jours de grosse houle, notamment.

Cette pratique est aussi réalisée pour l'ensemble du matériel militaire à bord des navires, mais aussi sur la terre ferme, notamment en Afrique, afin d'éviter que les hélicoptères se renversent lors de l'arrivée d'une tempête.

Dans son communiqué de presse, la Marine Nationale affirme «qu'une étape supplémentaire dans l’interopérabilité entre les marines américaine et française a été franchie», après les autres expérimentations qui avaient été menées en septembre 2015, dans le golfe d'Aden.

Les MV-22 Osprey pourront très bientôt retrouver un nouveau pont d'envol, à savoir celui du porte-avions français Charles de Gaulle. En effet, actuellement, des C-2A «Greyhound» de l'US Navy assurent le transport du matériel et du personnel militaire entre le porte-avions français et la terre ferme lorsque celui-ci navigue en haute mer. Toutefois, avec leur retrait en raison de leur âge et leur remplacement par des CMV-22 Osprey, ces derniers devront être capables d'apponter sur le Charles de Gaulle afin de pouvoir continuer à assurer des missions de transport au profit des forces françaises.

© Marine Nationale - CH-47D Chinook des Fuerzas Aeromóviles del Ejército de Tierra.

© Marine Nationale - CH-47D Chinook des Fuerzas Aeromóviles del Ejército de Tierra.

Mais la Marine Nationale et les marins du BPC Dixmude ne collaborent pas uniquement avec leurs frères d'armes de l'US Marine Corps. En effet, quelques jours auparavant, le 29 avril 2016, des hélicoptères de transport et d'attaque au sol, issus de l'Ejercito del Aire et de l'Armada Española, ont réalisé plusieurs vols vers et depuis le Dixmude.

Ces essais ont rassemblé un CH-47D Chinook (HT-17, en Espagne), deux Super Puma (HT-21), un Tigre HAD (HA-28), qui appartiennent tous aux Fuerzas Aeromóviles del Ejército de Tierra (Aviation Légère de l'Armée de Terre, mais en version hispanique), ainsi qu'un SH-3H Sea King (HS-9), de l'Armada Española.

La Marine Nationale précise à cette occasion que les hélicoptères «ont effectué de nombreuses séances d’appontages et de saisinages sur le BPC», et que «cet exercice s’inscrit dans un programme d’entraînements communs et réguliers avec les FAMET» en raison «des enjeux maritimes similaires sur leurs [la France et l'Espagne, NDLR] façades méridionales : lutte contre les trafics, sécurisation de zone...».

Ces vols d'essais, qui visent à pousser au maximum la coopération entre les différentes forces armées présentes en Europe, et dans ce cas présent sur l'ensemble du pourtour méditerranéen, permet aux différents pays de pouvoir assurer certaines missions d'une opération grâce à la participation d'éléments extérieurs de ses forces armées.

Ces séries d'essais, régulières, permettent également aux différents pays européens de rassembler leurs propres moyens militaires disponibles, en fonction de leur disponibilité, de leur déploiement, et des moyens financiers de chacun, afin de pouvoir monter, si il le faut, une coalition capable d'intervenir depuis la mer avec des BPC, sur des villes et des régions côtières où la situation est relativement instable...