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Chesapeake : La Chasse Embarquée s'est envolée vers les Etats-Unis

Chesapeake : La Chasse Embarquée s'est envolée vers les Etats-Unis

© Frédéric Bastoul / Defens'Aero - Un Rafale Marine équipé de réservoirs supplémentaires avec des marquages haute visibilité et le balbuzard de la Flottille 17F.

© Frédéric Bastoul / Defens'Aero - Un Rafale Marine équipé de réservoirs supplémentaires avec des marquages haute visibilité et le balbuzard de la Flottille 17F.

Du 03 avril au 27 mai 2018, afin de maintenir les compétences spécifiques aux opérations aériennes depuis un porte-avions, le Groupe Aérien Embarqué (GAé) s'envole pour les Etats-Unis avec douze Rafale M des Flottilles 11F, 12F et 17F, un avion d'alerte avancée E-2C Hawkeye de la Flottille 4F et 350 marins transportés par les avions de transport de l'Escadron de Transport 3/60 « Estérel ».

Pour cette traversée de l'océan Atlantique, après un arrêt aux Açores sur la base aérienne de Lajes, les Rafale M seront ravitaillés en vol par trois ravitailleurs C-135 du GRV 2/91 « Bretagne » avant de se poser sur la base aéronavale d'Oceana, en Virginie. Pour assurer le ravitaillement en vol entre le Vieux Continent et l'Amérique, quatre box de trois Rafale M seront constitués. Mais trois ravitailleurs n'étant pas suffisants par ces douze chasseurs, un C-135 devra rebrousser chemin en vol pour aller chercher le quatrième et dernier box de Rafale Marine.

Pour le Hawkeye, qui ne dispose pas de capacité de ravitaillement en vol, il emprunte avec un A400M « Atlas » la route effectuée quelques mois plus tôt par la Patrouille de France. Cette route du Nord le conduit en Ecosse, en Islande, au Groenland et au Canada. Il sera stationné sur la base aéronavale de Chambers, en Virginie.

Une fois sur place, ce déploiement va se diviser en deux grandes phases. La première au sol, du 05 avril au 08 mai, avec le soutien du Carrier Air Wing 8 et la réalisation, entre autres, des ASSP (Appontage simulé sur piste) de jour comme nuit. En suivant, du 08 au 18 mai, les marins français apponteront sur le porte-avions George H.W. Bush (CVN-77) et y resteront pendant une quinzaine de jours.

Tout au long de ces semaines d'entraînement, la Marine Nationale a prévu de conduire « 430 vols sur Rafale Marine et 40 vols sur E-2C Hawkeye » au cours de « plus de 180 exercices », en coopération avec l'US Navy. Ces missions auront pour objectif de maintenir les compétences des équipages navigants et du personnel de bord, mais aussi d'approfondir l'interopérabilité avec l'US Navy.

Pour que les pilotes français puissent opérer sur le porte-avions américain, ils devront réussir, à terre, huit ASSP, de jour et de nuit. Cette étape passée, ils devront être obligatoirement en capacité de « réussir dix appontages » sur porte-avions, de jour et de nuit, lors d'exercices de catapultages et d’appontages pendant les premiers jours de mer. A cette occasion, cinq pilotes feront leur premier appontage à bord d'un Rafale Marine, dont le pilote américain en échange dans la 17F depuis deux ans (reste maintenant à rendre la pareille de la part de l'US Navy avec l'intégration d'un pilote français dans une flottille américaine…).

Dans le détail, depuis la terre comme depuis la mer, les missions monteront progressivement en intensité avec d'abord des missions 1vs1, suivies par l'intégration, au fur et à mesure, d'aéronefs français et américains supplémentaires qui viendront « jouer » à la fois des avions alliés et ennemis. Comme lors des exercices internationaux, l'objectif final est de pouvoir conduire des opérations COMAO (Composite Air Operations).

Le spectre des missions effectuées sera large puisqu'il y a du « soutien des troupes au sol, de l'attaque ou de la défense de bateaux, de la recherche de cibles, du bombardement, du combat aérien avec nombre d’avions variable – 1 contre 1 ou attaques multiples, de la défense de zone et de la protection de raid dans la profondeur, etc… », explique la Marine Nationale.

Par ailleurs, lors de leurs entraînements, les pilotes de chasse français pourraient effectuer des missions air-sol avec le largage d'armements factices, ainsi que des missions air-surface. Certaines d'entre-elles pourraient même voir le tir de bombes BDG (bon de guerre) depuis le porte-avions américain, mais cela doit dépendre de la volonté de l'US Navy et de la confiance qu'elle accorde aux marins de la Marine Nationale.