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Saab retire son JAS-39 Gripen pour le remplacement des F-16A/B belges

Saab retire son JAS-39 Gripen pour le remplacement des F-16A/B belges

© 1st «Stingers» Squadron - Trois F-16A belges lors d'un détachement en Afghanistan.

© 1st «Stingers» Squadron - Trois F-16A belges lors d'un détachement en Afghanistan.

Le 17 mars 2017, à l'issue du Conseil des Ministres et sous l'impulsion du Ministre belge de la Défense Steven Vandeput, la Belgique a officiellement lancé son programme d'acquisition d'un nouvel avion de combat afin de remplacer les F-16A/B de la Composante Air.

Ce contrat, dont le montant estimé n'a pas été précisé, prévoit le remplacement des 54 F-16A/B Block 15 et Block 20MLU (Mid-Life Update) par 34 nouveaux avions de combat multi-rôles.

Lors de la publication de cette annonce, cinq avions de combat sont en compétition pour remporter le marché : Le Rafale (France et Dassault Aviation), le JAS-39E Gripen (Suède et Saab), le F-35A Ligthning II de Lockheed Martin et le F/A-18E/F Super Hornet de Boeing aux Etats-Unis et enfin le Typhoon (Eurofighter et Royaume-Uni).

Mais depuis, la compétition vient de perdre un second coureur après le départ de Boeing et de son F/A-18E/F Super Hornet le 19 avril 2017.

En effet, dans un communiqué de presse publié le lundi 10 juillet 2017, la Swedish Defense Material Administration a indiqué qu'elle se retirait de la compétition à l'issue de l'étude de la demande faite par la Belgique et sa Composante Air.

Stockholm justifie son choix en expliquant que la sélection par le Belgique demandait, dans son cahier des charges, la mise en place «d'un soutien opérationnel étendu de la part du pays offrant».

Or, cette demande «nécessiterait un mandat de politique étrangère et politique qui n'existe pas aujourd'hui en Suède». «Par conséquent, la Suède et la Swedish Defence Material Administration ont choisi de ne pas répondre à la demande belge», conclu le communiqué de presse.

© USAF - Un JAS-39C Gripen de la Force Aérienne Suédoise au ravitaillement lors de l'exercice Arctic Challenge 2013.

© USAF - Un JAS-39C Gripen de la Force Aérienne Suédoise au ravitaillement lors de l'exercice Arctic Challenge 2013.

Pour rappel, parmi ces 34 avions de combat, la Composante Air doit pouvoir disposer de huit d'entres-eux 24/7 : six dans le cadre d'une opération à l'étranger (comme au Moyen-Orient avec Desert Falcon), ainsi que deux autres qui sont chargés d'assurer la souveraineté de l'espace aérien du BENELUX (Quick Reaction Alert, QRA).

Selon les demandes effectuées par Bruxelles, le contrat devrait être conclu de gouvernement à gouvernement et les entreprises associées à ce projet devront être capables de soutenir ce programme jusqu'en 2030.

En juin 2014, la Belgique a envoyé une «Preparation Survey» (enquête de préparation) à différentes agences gouvernementales et les avionneurs associés afin que ces derniers exposent leurs atouts et que la Composante Air puisse préparer au mieux son cahier des charges avec les capacités disponibles sur le marché de l'aviation de combat.

A cette époque, cinq avionneurs et agences gouvernementales avaient répondu à la demande :

La France avec la Direction Générale de l'Armement (DGA) et le Rafale de Dassault Aviation, la Suède avec la Swedish Defense Material Administration et le JAS-39E Gripen de Saab, les Etats-Unis avec le Joint Program Office pour le F-35A de Lockheed Martin et l'US Navy Program Manager Air 265 pour le F/A-18E/F Super Hornet de Boeing, ainsi que le Royaume-Uni avec son Ministère de la Défense et le Typhoon d'Eurofighter.

Après le retrait du F/A-18E/F Super Hornet et du JAS-39E/F Gripen, il ne reste donc dans la course que la France avec le Rafale F3-R, les Etats-Unis avec le F-35A Lightning II et le Royaume-Uni avec les Typhoon.

Ce programme est lancé aujourd'hui suite au vieillissement de la flotte des F-16A/B de la Composante Air.

Aujourd'hui, ces appareils ne disposent plus que d'un potentiel de 8 000 heures de vol afin de remplir leur contrat : missions d'entraînement et de formation, police du ciel, entraînement dans des exercices à l'étranger et engagements opérationnels.

Le Ministère belge de la Défense explique «qu'en tenant compte du temps de préparation pour une telle acquisition et celui de la livraison, la décision quant à ce nouvel avion doit être prise au cours de l'année 2018».

Pour ailleurs, cette même source précise que l'âge avancé de la flotte n'est pas la seule raison quant à la sélection d'un nouvel avion de combat.

En effet, actuellement, la mise en oeuvre des F-16 Fighting Falcon est suivie dans le cadre du Multinational Fighter Program (MNFP), qui comprend les Etats-Unis et une grande partie des états européens équipés de F-16A/B MLU.

«Étant donné que plusieurs pays partenaires du MNFP ont déjà choisi le successeur de leurs F-16, la suppression progressive de cette coopération est inévitable», est-il avancé.

En outre, «la disparition progressive de ce programme de coopération fera que l'entretien de la flotte de F-16 sera de plus en plus compliqué et coûteux, ce qui entraînera inévitablement une incidence sur son niveau de disponibilité, et donc la pertinence des capacité de combat des F-16 belges lors de leurs déploiements en opération».

Actuellement, la Composante Air met en oeuvre une flotte de 59 F-16A/B Block 20MLU répartis entre la base aérienne de Florennes et celle de Kleine Brogel. 

Sur la première, le 2e Wing Tactique est armé par le 1st Squadron «Stingers» (multirôles et reconnaissance) et le 350th Squadron «Ambiorix» (multirôles).

Sur la seconde, le 10e Wing Tactique est armé par le 31st Squadron «Tigers» (multirôles et attaque au sol), le 349th Squadron «Mace» (multirôles et supériorité aérienne) et l'OCU «Vulture» (escadron de transformation opérationnelle).