Frisian Flag 2017 : l'Europe du nord sous les assauts des COMAO

Du 24 mars au 07 avril 2017, la base aérienne de Leeuwarden, située dans le nord des Pays-Bas, a accueilli l'édition 2017 de l'exercice majeur Frisian Flag, organisée par la Royal Netherlands Air Force (RNAF) et qui a rassemblé plus d'une soixantaine d'aéronefs en tout genre.

Avant tout, l'objectif de cet exercice est d'organiser et de conduire des opérations aériennes militaires dans le cadre de COMAO (COMposite Air Operations), impliquants un grand nombre d'appareils répartis en deux forces avec les Blue Air opposés au Red Air, qui simulent les appareils ennemis.

Les missions, qui varient entre six et huit heures selon les objectifs à remplir et définis lors des briefings, se déroulent en partie au-dessus de la terre ferme dans le nord des Pays-Bas, mais aussi et surtout au-dessus des eaux froides de la mer du Nord.

Au cours de ces missions, chaque appareil s'assure de remplir les objectifs qui lui sont assignés, que ce soit la destruction planifiée d'une cible au sol pour les avions d'attaque au sol, ou la protection du raid aérien pour les chasseurs chargés du volet air-air de la mission.

En face, les Red Air tentent de s'interposer en abattant fictivement les appareils des Blue Air. Le déploiement de l'ensemble des ces acteurs permet la tenue de missions qui incluent plusieurs dizaines d'aéronefs, chose rare en Europe centrale et dans le sud en raison des vols civils.

Pour coordonner tout ce monde, des AWACS assurent la gestion et le contrôle de l'espace aérien dans lequel se jouent ces opérations, et des avions de ravitaillement en vol permettent l'élongation nécessaire aux avions de combat.

L'édition 2017 était relativement chargée avec la participation de dix Eurofighter Typhoon de la Luftwaffe, douze F-15C/D Eagle de l'US Air Force, sept F-16AM/BM de la Composante Air, douze F-16AM/BM de la Royal Netherlands Air Force, encore cinq F-16AM/BM de la Força Aérea Portuguesa, six Tornado GR.4 de la Royal Air Force et cinq Mirage 2000D de la 3ème Escadre de chasse de l'Armée de l'Air.

Outre les cinq 2000D, le détachement français était composé de 60 aviateurs qui assuraient le soutien technique tout au long de l'exercice avec les mécaniciens, armuriers, etc…

Dans un article de l'Armée de l'Air, le lieutenant-colonel Pierre, directeur de l’exercice pour le détachement français, explique que «nous développons et validons des tactiques de combat, dans un contexte multinational».

«Cet exercice, très proche d’un exercice du type Tactical Leadership Program, valide plusieurs domaines du référentiel d’entraînement des équipages, notamment le ravitaillement en vol, la guerre électronique, l’Entry Force (entrée en premier) et la bataille aéroterrestre», ajoute-t-il.

Outre les détachements Chasse qui opéraient depuis Leeuwarden, les ravitailleurs étaient stationnés sur la base aérienne de Eindhoven, située dans le sud des Pays-Bas. 

On y trouvait notamment un A310 MRTT allemand, un C-135FR du Groupe de Ravitaillement en Vol 2/91 «Bretagne», un KC-767A de l'Aeronautica Militare et un KDC-10 de la RNAF.

Enfin, un E-3A AWACS de l'OTAN et un E-3F Sentry AWACS de l'EDCA 36 «Berry» s'envolaient depuis, respectivement, Geilenkirchen (ouest de l'Allemagne) et la base aérienne 702 d'Avord.

© Toutes les photographies : Kevin Duretz, plus sur sa galerie Flickr.