La Quick Reaction Alert (QRA, permanence opérationnelle) de la Japan Air Self-Defense Force (JASDF, Force Aérienne d'Autodéfense Japonaise) e) a dû effectuer plus de 880 décollages sur alerte en neuf mois, entre avril et décembre 2016.
La hausse constante des interceptions d'aéronefs (chasseurs, chasseurs-bombardiers, bombardiers lourds et appareils d'écoutes) russes, chinois ou taïwanais a déjà obligé le Ministère japonais de la Défense à prendre des mesures en déployant en février 2016 vingt F-15J Eagle sur la base aérienne de Naha (sud de la préfecture d'Okinawa).
Mais la QRA japonaise vient encore une fois d'être renforcée, selon les déclarations de responsables gouvernementaux cités par les médias nippons.
En effet, alors que l'interception, l'identification et l'escorte des aéronefs à proximité de l'espace aérien japonais se déroulait depuis toujours avec deux avions de combat, la patrouille QRA vient de doubler sa puissance en déployant à chaque décollage sur alerte quatre avions.
Selon les médias japonais, cette décision a été appliquée dans le courant de l'année 2016 afin de faire face à la multiplication des interceptions, qui monopolisaient alors de plus en plus de ressources, sans pour autant que celles-ci puissent être réalisées.
De ce fait, l'Etat-Major de la JASDF a décidé de «scrambler» à chaque fois quatre avions, répartis en deux groupes.
Le premier assure l'interception des aéronefs étrangers, tandis que le second reste à l'arrière, en retrait, afin de couvrir le premier groupe et d'assurer à son tour une interception si d'autres appareils non-identifiés sont en approche.
Mais outre le renforcement de ces moyens d'interception, la JASDF a aussi renforcé ses moyens de détection aéroportée en engageant systématiquement un avion de guet aérien (E-2C Hawkeye ou E-767 AWACS) lors des «scrambles».
Les interceptions des aéronefs ont lieu, dans la grande majorité des cas, aux abords des îles Senkaku, ainsi qu'en mer de Chine orientale et plus largement en mer de Chine méridionale.
Sous contrôle du Japon depuis 1895, ces huit îles, mais qui sont en réalité cinq îles et trois gros rochers, sont depuis quelques années maintenant le théâtre d'affrontements indirects entre les forces japonaises et chinoises, qui veulent chacune affirmer leur puissance sur cette zone qui présente plusieurs atouts, que ce soit pour la pêche, la récupération d'hydrocarbures, ainsi que l'utilisation des îles comme bases militaires.