© Bulgarian AF - Roumen Radev, ici en tenue de vol, a été élu président de la République de Bulgarie.
Ce dimanche 13 novembre 2016, les bulgares se sont rendus aux urnes afin de voter pour l'élection de leur prochain Président de la République. Le résultat des votes a donné vainqueur Roumen Radev.
Âgé de 53 ans, et considéré de par ses propos comme étant russophile, Radev était soutenu dans cette élection par le Parti Socialiste bulgare. Mais cet homme, qui n'entrera officiellement en fonction que le 22 janvier 2017, est aussi un ancien pilote de chasse de MIG-29 Fulcrum, ainsi que l'ancien Chef d'Etat-Major de la Force Aérienne Bulgare.
En effet, comme le rapporte le blog The Aviationist, Roumen Radev était le commandant de la Force Aérienne Bulgare jusqu'au 1er août 2016, date à laquelle il a démissionné de son poste à la suite d'un désaccord avec les autorités à la tête du pays.
Ces dernières souhaitaient louer les services de forces aériennes étrangères pour assurer la protection de l'espace aérien bulgare, à l'image de ce qui est fait pour des nations de l'OTAN dépourvues de forces aériennes viables, comme en l'Islande, dans les trois pays Baltes, ou en Roumanie.
Mais avant de quitter ses fonctions de chef d'état-major et de se lancer en politique, Radev a passé 29 ans au sein de la Force Aérienne Bulgare, entre escadron opérationnel et commandant de base aérienne.
En effet, de 1987 à 1988, Radev est un pilote de chasse au sein du 15th Fighter Aviation Regiment (FAR), sur la base aérienne de Ravnets (5th Fighter Air Base), située dans l'est de la Bulgarie, et aujourd'hui fermée après des restructurations.
Commandant en second d'une unité du 15th FAR de 1989 à 1990, il devient commandant de celle-ci de 1990 à 1994. Après avoir commandé une unité, Radev devient le «patron» du 15th FAR de 1996 à 1998.
A partir de 1998 et jusqu'en 2000, Radev va être successivement commandant en second en charge de la planification des opérations aériennes sur la base aérienne de Ravnets, commandant en second en charge des vols de formation et d'entraînement au sein de la base aérienne de Graf Ignatievo, et enfin chercheur sur la question de la défense aérienne de la Bulgarie à Bruxelles, au sein de l'OTAN.
Après 2000, ce pilote formé par le régime soviétique va revenir à Graf Ignatievo afin de diriger l'état-major de la base aérienne de Graf Ignatievo, et ce jusqu'en 2005. A compter de cette date et jusqu'en 2009, il en sera le commandant.
De 2009 à 2014, Radev est promu commandant en second de la Force Aérienne Bulgare, avant d'en devenir chef d'état-major de 2014 au 1er août 2016, date de sa démission.
Totalisant environ 1 400 heures de vol, Radev est formé sur les avions d'entraînement L-29 Delfin et L-39 Albatrois, ainsi que sur les avions de combat MIG-15 «Fagot», MIG-17 «Fresco», MIG-21 «Fishbed», et MIG-29 «Fulcrum».
En raison du rapprochement de la Bulgarie avec l'Union Européenne et de son arrivée dans l'OTAN en 2004, Radev a eu l'opportunité lors d'exercices d'effectuer des vols en place arrière sur F-15 Eagle, F-16, F/A-18 Hornet, Eurofighter Typhoon, et JAS-39 Gripen, selon un document officiel de la Force Aérienne Bulgare.
Rumen Radev aux commandes d'un MIG-29 Fulcrum, à Sofia, le 11 octobre 2014, lors des 102 ans de la Force Aérienne Bulgare.
Reste dorénavant à savoir quelle attitude ce nouveau président prendra vis-à-vis de la position de la Bulgarie face à la Russie de Vladimir Poutine, et face à son engagement au sein de l'Alliance Atlantique.
En Bulgarie, le titre de Président de la République se cantonne surtout dans un rôle essentiellement protocolaire, puisque que c'est le gouvernement qui prend les décisions et conduit la politique intérieure comme extérieure du pays.
Au cours de la campagne électorale, l'ex-candidat avait d'ailleurs déclaré que «l'appartenance de la Bulgarie à l'UE et à l'Otan n'a pas d'alternative, ça ne signifie pas que nous devons nous déclarer ennemis de la Russie».
Quelques heures après son élection, Radev avait aussi expliqué qu'il allait «travailler en vue d'une levée des sanctions» mises en place contre la Russie, à la suite de l'annexion de la Crimée ukrainienne par Moscou. Sur ce sujet, Radev s'est aussi exprimé en indiquant que «la Crimée est de fait russe».