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Un officier de l'Armée de l'Air se tue en Guinée dans le crash de son ULM-Tetras

Un officier de l'Armée de l'Air se tue en Guinée dans le crash de son ULM-Tetras

© Armée de l'Air - lieutenant-colonel Patrick Vallot.

Le 05 octobre 2016, le lieutenant-colonel Patrick Vallot de l'Armée de l'Air française est décédé dans le crash d'un ULM-Tétras dans lequel il se trouvait, au côté du lieutenant Laye Mara, élève-pilote au sein de l'Armée de l'Air Guinéenne.

L'accident est survenu non loin de l'aéroport civil de Conakry, capitale du pays située sur les côtes ouest de la Guinée, aux alentours de 11h00 heure locale, alors que les deux aviateurs venaient de décoller afin d'effectuer une mission d'entraînement. 

Le Ministère guinéen de la Défense, ainsi que l'Armée de l'Air française, n'ont pas fait de commentaire concernant les causes de cet accident, qu'il soit d'origine technique, ou humaine, avec une possible erreur de pilotage.

Dans un communiqué de presse, l'Armée de l'Air française a précisé que l'aviateur français «avait été sélectionné cet été pour rejoindre la mission de coopération défense en Guinée en tant que conseiller français auprès du chef d’état-major de l’armée de l’air de la République de Guinée et chef de projet appui à l’aviation légère d’observation».

Biographie officielle du lieutenant-colonel Patrick Vallot :

La vocation militaire et l’attirance pour le métier des armes du lieutenant-colonel Patrick Vallot, né le 12 décembre 1963 à Nice, n’auront jamais faibli au cours de ses 33 années au service de la France. 

Après avoir intégré l’école des Mousses à Brest en 1980, il s’engage dans l’Armée de l’Air le 20 septembre 1983. Elève sous-officier sur la base aérienne de Nîmes-Courbessac, il obtient aisément son certificat d’aptitude militaire qui lui permet de poursuivre sa formation professionnelle de mécanicien calculateur sol sur la base de Rochefort. 

À l’issue de sa brillante scolarité, il reçoit sa première affectation en novembre 1984 sur la base aérienne d’Apt dans le Vaucluse. Il se distingue déjà par son sérieux et sa motivation sur cette base stratégique chargée de la mise en œuvre des missiles balistiques français. Jeune sergent animé par une ambition légitime, il prépare assidûment et avec succès le concours d’accès à l’école militaire de l’air.

En juillet 1988, il intègre l’école des officiers sur la base de Salon-de-Provence en qualité d’élève officier de l’air. Nommé lieutenant en 1990, il poursuit sa formation d’élève pilote sur la base aérienne d’Avord où il obtient son brevet de pilote de transport en 1992. 

Affecté en mars de la même année à l’escadron de transport et d’entraînement (ETE) 00.041 « Verdun » sur la base aérienne de Metz, équipé de Nord 262 et MS 760 Paris, il sera durant de toutes les missions les sept années suivantes, aussi bien sur le territoire national que sur les théâtres d’opérations extérieures. C’est ainsi qu’il est déployé en Arabie Saoudite dans le cadre de l’opération Alysse et à Vicenza en Italie, au titre de l’opération Salamandre. 

En 1999, il rejoint la Force multinationale et observateurs déployée au Sinaï où il est responsable de la planification et de la régulation des moyens aériens de la coalition. Ses brillantes qualités militaires et professionnelles lui valent d’être promu commandant en juillet 2000. 

À son retour en France en août 2001, il retrouve l’ETE « Verdun » à Metz, d’abord comme chef des opérations, puis comme commandant en second de l’unité. Pilote opérationnel chevronné, il est à nouveau affecté au Sinaï en juillet 2003 où, durant une année, sa parfaite connaissance du théâtre lui permet de s’imposer comme un élément clef du dispositif. 

Il retrouve en 2004 la base de Metz comme commandant en second de l’escadron de transport mixte 01.040 « Moselle ». 

À l’été 2005, il est désigné conseiller auprès du commandant des forces aériennes béninoises à Cotonou. Promu au grade de lieutenant-colonel le 1er juillet 2006, il participe aux études générales concernant les missions, l’organisation, l’emploi et les activités des forces aériennes béninoises et à l’élaboration des textes réglementaires. Il va ainsi former ou qualifier la totalité des pilotes de transport des forces aériennes du Bénin. 

Il est pour la troisième fois déployé au Sinaï en 2009. Chef du détachement aérien et commandant des éléments français, il participe alors au rapatriement du contingent français présent sur le territoire depuis près de 28 ans. 

Affecté entre juillet et décembre 2010 au commandement des forces aériennes à Metz, il est nommé par la suite au poste d’attaché de défense près l’ambassade de France à Kigali au Rwanda. 

Son parcours le conduit à l’été 2014 à rejoindre l’état-major interarmées à La Réunion. Après deux années passées comme chef du bureau renseignement, il est sélectionné pour rejoindre la mission de coopération défense en Guinée où il était en mission d’instruction auprès d’élèves stagiaires guinéens. 

Il décède le 5 octobre 2016 sur l’aéroport de Conakry en service aérien commandé lors d’un vol d’entraînement sur ULM-Tetras avec un pilote guinéen. 

Pilote expérimenté totalisant plus de 5500 heures de vol et 485 missions de guerre, le lieutenant-colonel Patrick Vallot était chevalier de la Légion d’honneur et de l’ordre national du Mérite. Il était également titulaire de nombreuses décorations, dont la médaille de l’Aéronautique. 

Marié, il était père de deux enfants.