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Le MV-22B Osprey teste sa capacité à opérer depuis le porte-avions Charles de Gaulle

Le MV-22B Osprey teste sa capacité à opérer depuis le porte-avions Charles de Gaulle

Photo : © Marine Nationale - Le MV-22B Osprey à l'arrière du pont d'envol du Charles de Gaulle.
Photo : © Marine Nationale - Le MV-22B Osprey à l'arrière du pont d'envol du Charles de Gaulle.

En service depuis 1966, le C-2A Greyhound est un avion de transport embarqué, équipé de deux turbopropulseurs, et en service au sein de l'US Navy uniquement. Développé sur la base du E-2 Hawkeye, le Greyhound est un appareil fortement utile puisqu'il permet de transporter, grâce à sa rampe d'accès située à l'arrière, 4 536 kg, ou bien, soit 26 militaires ou 12 civières pour l'évacuation de blessés entre un porte-avions qui navigue en mer et une base qui se trouve sur la terre ferme.

Mais dans quelques années, l'US Navy va retirer de son parc aéronautique les trente-cinq derniers Greyhound encore en service en raison de leur âge, bien qu'ils soient largement utilisés afin de ravitailler les forces qui mettent en oeuvre le porte-avions engagés dans une opération.

Ces mêmes Greyhound américains sont aussi utilisés régulièrement par la Marine Nationale afin de réaliser des missions de transport de matériels et de personnels entre la terre ferme et le porte-avions Charles de Gaulle, lorsque celui-ci est en opération. Mais avec le retrait de ces appareils, la Marine Nationale se retrouverait à court d'un avion de transport embarqué capable d'embarquer autant de fret.

C'est donc dans ce cadre là, afin d'éviter ce problème logistique, que le Centre d’Expérimentations Pratiques et de réception de l’Aéronautique navale (CEPA/10S) et que l'équipage du Charles de Gaulle ont mené des essais d'interopérabilité avec un MV-22B Osprey de l'US Marine Corps.

Après des essais sur les Bâtiments de Projection et de Commandement (BPC), ceux menés sur le porte-avions se sont déroulés le 06 juillet 2016, au cours de la même journée que ceux qui ont été effectués avec le drone NEURON, selon le communiqué de presse publié par la Marine Nationale.

L'appareil hybride, qui peut aussi bien évoluer à fois comme un hélicoptère ou un avion, fait parti du Marine Medium Tiltrotor Squadron 263 (VMM-263), dont un détachement est stationné sur la base aérienne espagnole de Morón, dans le sud de l'Espagne, tout comme son équipage, qui a procédé à ces essais, qui étaient variés.

En effet, selon la Marine Nationale, «les expérimentations ont permis de valider l’appontage et le décollage, le stationnement prolongé moteurs tournant, le ravitaillement en carburant, le pliage, le tractage et le saisinage sur le pont d’envol».

Pour rappel, à titre d'information, le «saisinage» consiste à fixer un aéronef, un hélicoptère ou un avion, sur le sol du bâtiment grâce à de grosses chaînes, dont un bout se fixe sur l'appareil, et dont le second se fixe au sol, afin d'éviter le déplacement, sur le pont d'envol ou dans la soute, des aéronefs lors des jours de grosse houle, notamment.

Cette pratique est aussi réalisée pour l'ensemble du matériel militaire à bord des navires, mais aussi sur la terre ferme, notamment en Afrique, afin d'éviter que les hélicoptères ne se renversent lors de l'arrivée d'une tempête.

Le communiqué précise que ces travaux assureront «la pérennité du soutien logistique américain au profit du groupe aéronaval à l’approche du retrait du service actif des C2 Greyhound», mais permettront aussi «d'offrir de nouvelles perspectives dans la réalisation des missions du groupe aéronaval», avec pourquoi pas des opérations spéciales au départ du Charles de Gaulle avec des forces spéciales français et américaines.