Le Jeudi 10 Mars 2016, le Ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, accompagné par le Chef d'Etat-Major de l'Armée de l'Air (CEMAA), le général André Lanata, s'est rendu sur la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan afin de rencontrer les aviateurs et les escadrons de cette base.
Après avoir visité les pilotes de chasse et les mécaniciens du Régiment de Chasse 2/30 «Normandie-Niémen», qui assurent des missions dans le Sahel (Barkhane), au Moyen-Orient (Chammal), mais aussi au-dessus de la Libye (qui ne le sait pas maintenant... ?), tout en continuant à prendre la permanence opérationnelle, le Ministre s'en est allé voir le Centre d'Expertise Aérienne Militaire (CEAM).
Le CEAM, aussi connu son le nom de «Air Warfare Center» (AWC), regroupe depuis sa création le 1er Septembre 2015, le Centre d'Expertise Aérienne Militaire ainsi que le CENtre TACtique Air (CENTAC-Air), qui avait été mis en place en Juillet 2012.
Le regroupement de ces deux organismes rattachés à l'Armée de l'Air a pour objectif, selon le CEMAA, de «mieux préparer nos forces, à adapter nos capacités aux opérations et à préparer l’avenir. Dans les faits, l’AWC jouera le rôle d’une véritable courroie de transmission entre les unités de combat, les états-majors et le commandement», et il «entraînera toute l’armée de l’Air dans une dynamique d’innovation nourrie par le retour d’expérience de nos opérations».
Lors du discours devant les aviateurs de la BA118 à la suite de sa visite, M. Jean-Yves Le Drian a notamment évoqué ce centre, et a rappelé que «le rapprochement physique, permis par la création de ce centre, favorisait des synergies très bienvenues», et que «ce centre a un rôle important à jouer dans les années qui viennent».
Ce rôle se caractérisera notamment par la mise en place d'un «Club des usagers du Rafale», qui est une idée proposée par le Ministre de la Défense lors de son déplacement sur la base Landaise. Ce «club» est comparé à celui qui a été créé le 19 Novembre 2012, lors de la réunion d’un comité directeur décisionnel de l’Agence Européenne de Défense (AED).
Ce club rassemble les utilisateurs européens des drones MALE, dont ceux utilisants les MQ-9 Reaper, avec la France, l'Italie, l'Allemagne, la Pologne, l'Espagne, la Grèce, les Pays-Bas, mais pas le Royaume-Uni, qui n'a pas souhaité y participé.
Le Rafale, qui s'est déjà exporté en Egypte (24 appareils) et au Qatar (24 appareils) en 2015, et qui doit normalement se poser en Inde (36 appareils) et peut-être même dans d'autres pays en 2016, aura alors son propre centre, où les différents utilisateurs pourront se retrouver, envoyer, et échanger leur retours d'expériences, leur recommandation, et leur conseil, afin de pouvoir optimiser au mieux la flotte des Rafale au sein des différentes forces aériennes participantes.
Pour l'instant, très peu d'informations sont disponibles sur ce «club» puisqu'il ne s'agit là que d'une idée qui demande encore beaucoup de réflexions avant de pouvoir être véritablement mise en route.
Mais si cette idée trouve des sympathisants au sein de l'Armée de l'Air, de Dassault Aviation, et des forces aériennes étrangères utilisatrices du Rafale, ce «club» verra alors à coup sur le jour, et des détails seront alors donnés sur ses missions, son organisation, sa structure, ses moyens, etc...
En France, et comme l'a expliqué le Ministre de la Défense dans son discours, l'Air Warfare Center, qui accueille des «aviateurs tournés vers l'avenir» et qui fonctionne grâce au «retour d’expérience des guerres» permet «d'alimenter la réflexion doctrinale, d'enrichir les expérimentations et de nourrir les savoir-faire tactiques». C'est, à quelques degrés près, ce qui devrait se faire dans ce «club des usagers du Rafale».