Après six mois de présence sur la base aérienne de Prince Hassan, située en plein coeur du territoire jordanien, les trois Mirage 2000N de l'Escadron de Chasse 2/4 «La Fayette» ont quitté la Base Aérienne Projetée afin de rentrer en métropole et de laisser leur place à trois Mirage 2000D de la 3è Escadre.
En effet, selon le communiqué de presse publié le 02 Février 2016, «les Mirage 2000N engagés sur la base aérienne projetée (BAP) en Jordanie depuis Août 2015 ont regagné la France le 1er Février 2016», afin de se poser sur la base aérienne 125 d'Istres-Le Tubé. Leur départ a été comblé par l'arrivée de trois Mirage 2000D de la base aérienne 133 de Nancy-Ochey, qui déploie déjà sur cette BAP trois 2000D.
Le déploiement de ces appareils des Forces Aériennes Stratégiques a été soutenu tout au long de la succession de la quinzaine d'équipages puisque ces derniers se placent en tant que deuxième contributeur de l'opération Chammal, juste après les Mirage 2000D, qui arrivent en tête. L'Etat-Major des Armées affirme que les aviateurs istréens ont «effectué 300 sorties, près de 800 ravitaillements en vol et délivré plus de 140 munitions en environ 1400 heures de vol». Ce qui représente un peu plus de 1,5 sorties par jour au cours de ces six mois.
Comme cela avait été révélé ici-même sur Defens'Aero avant même leur déploiement, les Mirage 2000N ont profité de cet engagement dans cette opération extérieure, la première depuis la Libye en 2011, pour tester et valider l'emport d'une configuration à quatre GBU-12. Une première mission a été réalisée dans cette configuration le 13 Novembre 2015, peu de temps après les attentats de Paris, et le premier tir avec cet emport quatri-bombes s'est fait le 15 Novembre de la même année, au cours d'un raid aérien planifié sur des positions de l'Organisation Etat Islamique à Raqqa, en Syrie.
Le déploiement de ces Mirage 2000N dans une opération extérieure a été pris par l'ancien Chef d'Etat-Major de l'Armée de l'Air, le général Denis Mercier, qui a aussi validé le déploiement de Mirage 2000C à Niamey, au Niger, pour l'opération Barkhane dans le Sahel.
Le déploiement de ces appareils a permis le retour en France d'aviateurs, pilotes comme mécaniciens de la 3è Escadre de Chasse de Nancy, qui étaient largement sur-employés dans les opérations, ce qui avait pour effet, entre autres, de fatiguer fortement les militaires et les cellules des 2000D.