Alors que la Base Aérienne Projetée (BAP) en Jordanie, aussi connue sous le nom de base aérienne de Prince Hassan, allait recevoir deux Mirage 2000D supplémentaires, qui arrivaient tout droit de Niamey, au Niger, dans la bande sahélo-sahaerienne, la BAP française vient de franchir le cap des 500 jours d'opérations.
Réalisés dans le cadre de l'opération Chammal, qui se déroule au-dessus du territoire irakien pour soutenir les forces armées irakiennes au sol dans des missions de Close Air Support, mais aussi au-dessus de la Syrie afin de frapper les positions nécessaires à la logistique de l'Organisation Etat Islamique, ces journées d'opérations ont été assurées par des aviateurs de l'Armée de l'Air qui travaillent dans des conditions particulièrement difficiles.
Avec le vent, le sable, la poussière, et la chaleur qui peut parfois atteindre 58°C sous abri (!), les militaires français tiennent le pari d'assurer l'ensemble des opérations qui leurs sont demandées dans le cadre de la coalition internationale, menée par les Etats-Unis. (Lire ici : deux députés dévoilent le quotidien de la BAP jordanienne).
L'Etat-Major des Armées (EMA) révèle dans un de ses articles que «les équipages déployés sur l’emprise ont effectué 1 600 sorties, dont 1 422 sorties chasse, pendant lesquelles les Mirage 2000 ont ravitaillé près de 4 000 fois en vol sur des avions ravitailleurs C135 français ou sur ceux de la coalition».
L'ensemble des Mirage 2000D, déployés sur place depuis la fin du mois de Novembre 2014, et épaulés par des Mirage 2000N de l'Escadron de Chasse 2/4 «La Fayette» entre Août 2015 et Février 2016 afin de soulager les équipages de la 3ème Escadre de Nancy, ont réalisé pas moins de 6 600 heures de vol au cours de leurs missions au Moyen-Orient.
L'EMA précise que ces chiffres ont pu être obtenus grâce au travail exemplaire des mécaniciens et de l'ensemble des aviateurs au sol, que ce soit sur le tarmac jordanien ou dans les bâtiments administratifs. La «disponibilité exceptionnelle des appareils» s'illustre avec le fait que «moins de 1% des missions ont été annulées, pour des raisons météorologiques dans la plupart des cas», selon l'EMA.
Dans son article, la communication des forces armées françaises en opération prend également le temps d'expliquer ce qu'est une Base Aérienne Projetée (BAP). Il s'agit en fait «d'une emprise militaire hébergeant une plateforme aérienne, implantée sur le théâtre d’opération», où l'Armée de l'Air française déploie des aviateurs et des avions de combat, mais où elle ne peut pas envoyer depuis la métropole des bâtiments ou une piste.
«Une BAP est l’outil de combat et le pion tactique élémentaire de la composante aérienne. Elle permet la mise en œuvre cohérente et maîtrisée de toutes les capacités qui y sont déployées pour participer à la manœuvre globale de la composante aérienne d’une force», est-il également précisé par l'EMA.
En Jordanie, elle est commandée depuis peu de temps maintenant par le colonel Guillaume, pilote de transport avec pas moins de 4 000 heures de vol et 110 missions de guerre à son actif (voir l'article ici).
Lors du dernier point de situation hebdomadaire, réalisé le 18 Février 2016, le Ministère de la Défense a indiqué que depuis le début de cette année, les appareils français ont réalisé 531 sorties aériennes, au cours desquelles 128 frappes ont été menées, et qui ont abouti à la destruction de 199 objectifs situés sur le territoire irakien. En Syrie, seulement cinq frappes aériennes ont permis la destruction de vingt objectifs de l'Organisation Etat Islamique.