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Le radar RBE2 à Antenne Active du Rafale entame ses améliorations

Le radar RBE2 à Antenne Active du Rafale entame ses améliorations

Photo : © SIRPA Air - Deux Rafale en vol pour les répétitions dur 14 Juillet.
Photo : © SIRPA Air - Deux Rafale en vol pour les répétitions dur 14 Juillet.

EXCLUSIF !, en coopération avec le site «Rafale Fan».

Développé dans les années 90 par Thomson-CSF (aujourd'hui Thales) et Dassault Aviation pour équiper les Rafale de l'Armée de l'Air et de la Marine Nationale, le radar RBE2, d'abord à balayage électronique passif, est aujourd'hui un radar abouti et performant avec une antenne active (RBE2-AESA). Mais ses performances n'empêchent en rien son évolution et les essais qui sont menés pour un radar encore plus puissant.

Le très discret RBE2-AESA

Capable de rivaliser avec des chasseurs disposants d'un puissant radar, comme le F-16E/F avec l'APG-80, le F/A-18E/F Super Hornet et son APG-79, mais aussi le F-22 Raptor et son APG-77, le RBE2-AESA, comme le rappelle Rafale Fan, «associé à des calculateurs réalisant plus d'un milliard d'opérations par seconde, il est capable de traiter 40 cibles dont 24 de façon renforcée afin d'en engager 8 simultanément et délivrer l'armement nécessaire (un MICA pouvant être tiré toutes les secondes)».

Très peu d'informations sont disponibles à propos du RBE2-AESA, mais ce dernier, tout en effectuant une mission à très basse altitude avec un suivi de terrain, a la possibilité de surveiller l'espace aérien où le Rafale évolue avec une portée du radar de plus de 150km, de résister plus efficacement aux contre-mesures ennemies, et d'avoir un balayage entre +/- 70°.

Depuis 2012 avec le Rafale C-137, certains appareils de l'Armée de l'Air sont construits dans les chaînes d'assemblages de Dassault Aviation avec ces radars RBE2-AESA, dont 60 exemplaires ont été commandés par la Direction Générale de l'Armement en 2006.

Intégré dans les forces françaises depuis quatre ans maintenant, ce radar continue encore d'être amélioré pour pouvoir faire la différence face aux autres chasseurs des forces aériennes mondiales, que ce soit dans des exercices internationaux (NATO Tiger Meet) et bilatéraux (TEI aux USA), mais aussi en opération (Syrie/Irak), et dans les marchés à l'export (Inde, Emirats-Arabes-Unis, ...).

Photo : © Jean-Luc Guérin / via "Rafale Fan" - Décollage du Mirage 2000B-501, banc d'essai Rafale.
Photo : © Jean-Luc Guérin / via "Rafale Fan" - Décollage du Mirage 2000B-501, banc d'essai Rafale.

CARAA, pour «Capacités Améliorées pour le Radar RBE2 à Antenne Active»

Derrière cet acronyme très peu connu du public et même des plus grands passionnés, se cache pourtant un programme clé dans le développement des futures capacités du radar des Rafale français.

Lancé en 2011 par l'Unité de Management Avions de Chasse et Equipements (UM ACE) auprès de la branche Thalès Systèmes Aéroportés, de l'industriel français Thalès, ce programme d'étude amont CARAA a franchi une étape importante dans son développement avec un premier vol.

En effet, selon nos informations, le Mirage 2000B n°501 (ABE, Avion Banc d'Essai de la DGA Essais en vol DGA EV) a effectué son premier vol équipé du démonstrateur CARAA le 06 Octobre 2015 depuis la base aérienne 125 d'Istres.

Quels objectifs ?

Ces premiers essais avaient pour objectifs, indique-t-on, «d'exploiter les N voies du récepteur et permettre des traitements multivoies». Pour répondre à ces besoins, un radar RBE2-AESA a été légèrement modifié et les résultats de ces essais seront exploités plus tard, puisque ces évolutions et améliorations devraient logiquement aboutir à l'horizon 2022.

Ce traitement différé des informations a obligé les ingénieurs à utiliser une fonction «désignation d'objectif pilotée». Celle-ci permet d'envoyer en temps réel, grâce à une liaison de données Ultra Haute Fréquence, la position dans l'espace aérien de l'aéronef plastron au Mirage 2000B EV, puisque les appareils engagés dans ces essais n'étaient pas pourvus d'une fonction de traitement immédiat.

Pour que ces essais aient pu se dérouler comme prévu, un travail a été mené en amont au sol entre les ingénieurs de la DGA et des industriels français.

Les premiers essais d'une série

Ces premiers tests ont été réalisés avec «succès» s'enthousiasme-t-on, et ont permis d'améliorer les simulateurs en les rapprochants encore plus de la réalité des vols, utilisés dans le cadre du programme CARAA.

A ce stade, le démonstrateur en vol CARAA a volé à trois reprises, et trois autres campagnes, ce qui réprésente une douzaine de vols, sont encore prévues d'ici 2017. Les essais actuellement menés permettront aussi de débuter les tests pour un second programme, le PEA MELBAA : Etudes de modes et Exploitation Large Bande pour l'Antenne Active, qui se concentrera sur les missions à dominante air-sol.