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Defens'Aero
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Un avion WC-135 Constant Phoenix collecte des particules pour vérifier la nature de la bombe utilisée par la Corée du Nord

Un avion WC-135 Constant Phoenix collecte des particules pour vérifier la nature de la bombe utilisée par la Corée du Nord

Photo : (c) US Air Force - Ravitaillement en vol d'un WC-135 dans le cadre du Limited Nuclear Test Ban Treaty
Photo : (c) US Air Force - Ravitaillement en vol d'un WC-135 dans le cadre du Limited Nuclear Test Ban Treaty

Le 06 Janviers 2016, la Corée du Nord a annoncé avoir fait exploser une bombe hydrogène, aussi connue sous le nom de bombe thermonucléaire (bombe H), qui intervient uniquement lors de la fusion nucléaire de deux noyaux atomiques légers, qui vont s'assembler pour constituer un seul et même noyau.

Cet acte, condamné fermement par de nombreux pays occidentaux et de la région, dont notamment la Corée du Sud et la Japon, est cependant remis en cause par certains pays, dont les Etats-Unis et certains scientifiques, qui, aux vues des premières données récoltées, pensent qu'il ne s'agit pas ici d'une bombe H en raison de la puissance relevée, trop faible par rapport aux autres bombes H déjà analysées dans le passé.

Toutefois, pour obtenir des réponses aux questions qui se posent après cette explosion, Washington a pris la décision de déployer un WC-135 «Constant Phoenix», un avion «renifleur» de l'US Air Force. Cet appareil, appartenant au 45th Reconnaissance Squadron, est habituellement stationné sur la base aérienne de Offutt, dans le Nebraska.

L'avion (voir sa fiche officielle ici), dérivé du C-135 de Boeing, et dont deux exemplaires uniquement sont en service, a pour mission principale de se rendre sur une zone où une explosion nucléaire a eu lieu, de récolter des échantillons de l'atmosphère grâce à des filtres installés sur l'appareil, et de rapporter ces échantillons afin qu'ils soient étudiés et analysés pour comprendre précisément leur nature.

«The sniffer» est principalement composé d'un compresseur pour la collecte des échantillons de l'air dans lequel il évolue, et d'un dispositif équipé de filtres, permettant la récupération des particules se trouvant dans l'atmosphère. Depuis leur introduction dans la flotte opérationnelle en 1965, ces appareils, qui ont été développés au nombre de dix, ont été utilsés pendant la Guerre Froide pour collecter des données après les essais atomiques effectués par l'ex-URSS.

Les aviateurs qui opèrent au sein de l'appareil ne portent pas de combinaisons de protection contre les radiations puisque l'avion lui-même est protégé, et l'équipage est réduit au strict minimum lorsque des vols opérationnels ont lieu. A son retour, l'appareil est contrôlé afin de vérifier son niveau de contamination, et, si celui-ci est trop élevé, il est envoyé dans une zone de la base prévue à cet effet afin d'être décontaminé.

Si certaines missions ont été menées dans le cadre de la Guerre Froide, d'autres l'ont été dans des contextes totalement différents, que ce soit lors d'essais nucléaires par des pays qui tentent d'obtenir la bombe nucléaire, ou après des accidents nucléaires.

Dans le premier cas, l'avion a été déployé à proximité du territoire nord-coréen, mais aussi pakistanais et indien afin d'étudier la composition de l'air et de voir où en était l'avancement des programmes nucléaires d'Islamabad et de Delhi après leurs essais.

Enfin, des missions ont aussi été effectuées lors de la catastrophes nucléaires de Tchernobyl (Ukraine) en 1986, ou plus récemment en 2011, après le tsunami et le tremblement de terre qui ont touché la centrale de Fukushima (Japon).

L'US Air Force indique quant à elle que le WC-135 a été utilisé en «Extrême-Orient, dans l'océan Indien, dans la baie du Bengale, en mer Méditerranée, dans les régions polaires, et à proximité des côtes de l'Amérique du Sud et de l'Afrique».