Après le terrible attentat qui a eu lieu en plein cœur de Paris, et qui a fait 132 morts et 352 blessés, dont 99 sont dans un état d'urgence absolue, la réponse de l'exécutif français ne s'est pas fait attendre puisque dans la soirée du Dimanche 15 Novembre 2015, les chasseurs français engagés dans l'opération Chammal ont mené un raid aérien sur la ville de Raqqa, en Syrie, "capitale" de l'Organisation Etat Islamique.
En effet, dans un communiqué de presse publié par le Ministère français de la Défense, ce dernier a indiqué que «la force Chammal a frappé des infrastructures opérationnelles tenues par Daech à Raqqah en Syrie» à 19h50 et 20h50, heure française.
Douze aéronefs engagés
Le raid aérien, composé dans sa totalité par douze appareils, a mené ses frappes aériennes avec dix chasseurs de l'Armée de l'air, dont des Rafale de l'Escadron de Chasse 3/30 "Lorraine", stationné sur la base aérienne 104 d'Al Dhafra aux Emirats Arabes Unis, et des Mirage 2000D et 2000N qui sont basés sur la Base Aérienne Projetée (BAP) en Jordanie.
En parallèle, un ravitailleur C-135FR et l'Atlantique II, avion de patrouille maritime de la Marine Nationale, auraient eux aussi participé à ce raid, permettant, pour le premier, le ravitaillement en vol des aéronefs, et pour le second, le BDA : Battle Damage Assessment, afin de s'assurer que les frappes aériennes aient atteintes leurs objectifs.
Bien que la qualité des images ne soit pas excellente et qu'il est assez difficile de voir distinctement l'armement emporté par les deux Mirage 2000N de l'Escadron de Chasse 2/4 "La Fayette", il semblerait qu'au moins un des deux chasseur-bombardiers soit équipé de quatre GBU-12 (lire : L'Armée de l'Air va valider l'emport de quatre bombes air-sol GBU-12 sur les Mirage 2000N). Les GBU-12 semblent bien en avant sous le ventre du 2000N, comparé à d'autres vidéos où les bombes sont habituellement masquées par les deux réservoirs pendulaires (voir à 0:19 secondes sur la vidéo ci-dessous).
Un poste de commandement et un camp d'entraînement détruits
Selon l'Etat-Major des Armées, au cours de ce raid, «20 bombes ont été délivrées», et ce dernier assure que «les 2 objectifs visés par les frappes ont été détruits». Le premier objectif servait à plusieurs fonctions pour l'Organisation Etat Islamique puisqu'il s'agissait, à la fois, d'un «poste de commandement, centre de recrutement djihadistes et dépôt d’armes et de munitions». Le second objectif de ce raid était «un camp d’entraînement terroriste».
Coordination avec les Etats-Unis
Une mission de ce type ne se prépare pas en 48 heures et les sites qui ont été visés étaient déjà connus et identifiés par les forces françaises et la coalition. Les attentats ont avancé leur destruction. L'EMA indique à ce titre que «planifiée sur des sites préalablement identifiés lors des missions de reconnaissance réalisées par la France, cette opération a été conduite en coordination avec les forces américaines».
Une coordination qui aurait impliqué un partage des informations sur les objectifs visés, ainsi que sur l'engagement d'aéronefs états-uniens pour soutenir ce raid. En effet, selon le blog Le Mamouth, «l'US Air Force a fourni des tankers, et un ou plusieurs drones».
De plus, selon les informations du Figaro, le quotidien écrit que «depuis les attaques de vendredi, il y a eu un «déclic» chez les Américains, se félicite-t-on à l'Hôtel de Brienne. «Les livres s'ouvrent», dit-on encore».
Simple vidéo du Ministère de la Défense où l'on voit, comme d'habitude, le décollage des appareils engagés dans ce raid : Rafale, Mirage 2000D, et Mirage 2000N.