En 2014, l'Armada Española (en français, Marine espagnole) avait pris la décision de débloquer 70,3 millions d’euros afin de moderniser la flotte de ses AV-8B Harrier II, désignés localement EAV-8B "Matador II", et de les maintenir dans son parc aéronautique jusqu'en 2020.
Cependant, en raison des restrictions budgétaires imposées par le gouvernement espagnol à son Ministère de la Défense, cette modernisation, qui devait être réalisée en 2015, n'a pas eu lieu et l'Armada Española et ses pilotes de chasse continuent de faire voler des appareils réceptionnés en 1987.
Mais dorénavant, cette situation va évoluer puisque le gouvernement espagnol et son Ministère de la Défense ont enfin officialisé et entériné la modernisation de ces AV-8B Harrier II dans le budget 2016, afin notamment de "renforcer la Force aérienne par la modernisation des avions AV-8B".
Cette modernisation s'inscrit dans le cadre du programme SNUG, pour Spanish Navy Upgrade, et se porte sur quatre aéronefs, qui vont obtenir la version AV-8B Harrier II Plus. Cette version de l'Harrier comprend notamment l'amélioration du fuselage, des réservoirs internes plus grands, un nouveau réacteur plus puissant, une nouvelle avionique, une compatibilité de cette dernière avec le système ROVER (qui permet de communiquer plus facilement avec les forces au sol), la possibilité de délivrer des armements guidés par GPS, et enfin, la mise en place du radar AN/APG-65.
En parallèle, en partir de Février 2016, les AV-8B Harrier II vont être équipés d'un nouveau support pour l'armement externe, avec l'installation du BRU-70/A qui permet d'emporter trois missiles air-air par support, ainsi que des bombes air-sol guidées GPS ou laser, comme les GBU-38 JDAM ou GBU-12.
Après le retrait des Harrier, Madrid va devoir faire un choix compliqué. En effet, pour que l'Espagne puisse continuer d'embarquer des appareils sur son porte-aéronefs, elle devra obligatoirement choisir un avion de chasse à décollage court et atterrissage vertical, autrement dit, STOVL. Or, sur le marché actuel, il ne reste que le F-35B de Lockheed Martin. Mais au vu de prix unitaire des appareils, et la situation économique de l'Espagne, le choix et l'équation risque d'être difficile.