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Photo : (c) Fox 3 Shots - Un Mirage 2000N en vol, lors d'un exercice - Visitez la galerie Flickr du photographe en cliquant ici !
La multiplication des théâtres d'opération extérieure (OPEX), leur durée qui s'inscrit dans le long terme, et les moyens conséquents que la France et son Armée de l'Air sont obligées d'engager, comme par exemple dans la bande sahélo-saharienne avec l'opération Barkhane et en Irak avec l'opération Chammal, entraînent une suractivité et une surintensité des aéronefs, du matériel, et des aviateurs qui composent les escadrons.
Ces deux dangereux phénomènes, expliqués en détail dans cet article, conduisent à une augmentation importante des heures de vol, ce qui pose logiquement la question de leurs financements ; à la baisse des entraînements en métropole et la diminution du temps passé à la formation des jeunes pilotes, avec notamment ceux qui volent sur les ravitailleurs C-135 et les avions de transports (C-130 Hercules et C-160 Transall) ; à l'usure prématurée des matériels et des aéronefs ; ainsi qu'au déploiement trop régulier des aviateurs, dont certains passent plus de six mois sur douze en opération extérieure.
Afin de pallier à ces très délicats problèmes, le Chef d'Etat-Major de l'Armée de l'Air, le général Denis Mercier, a indiqué, lors d'une audition qui s'est tenue le Mercredi 15 Avril 2015, devant la Commission de la défense nationale et des forces armées, que l'Etat-Major français envisageait de déployer des Mirage 2000C et des Mirage 2000N en OPEX, afin d'alléger la charge des aviateurs, et notamment ceux des escadrons de Mirage 2000D. (Article complet à lire ici).
Ce n'est pas la première fois que la France engage ses Mirage 2000C ou ses Mirage 2000N dans des opérations conventionnelles. Les Mirage 2000C avaient déjà été déployés au Tchad pendant quelques mois, avant le début de l'opération Serval, alors que les Mirage 2000N ont déjà participé à plusieurs opérations, que ce soit au-dessus de la Bosnie, ou plus récemment au sein de l'opération Harmattan, en 2011, au-dessus de la Libye, contre les troupes loyalistes du colonel Kadhafi.
Mais avant de pouvoir envoyer ses Mirage 2000N sur une opération extérieure, vraisemblablement en Jordanie dans le cadre de l'opération Chammal au-dessus de l'Irak, l'Armée de l'Air va devoir modifier ses 2000N, développés, au départ, pour les Forces Aériennes Stratégiques, afin d'effectuer des raids nucléaires contre un territoire ennemi.
En effet, étant donné que ces appareils ont été développés pour effectuer raids nucléaires, et que de telles missions se mènent avec un silence radio absolu, les Mirage 2000N ne sont pas équipés de systèmes de communication sécurisés.
Or, avec l'observation des tactiques des jihadistes de l'Etat Islamique, et avec certains équipements qui sont en leur possession, il n'est pas possible pour l'Armée de l'Air d'envoyer des Mirage 2000N au-dessus de l'Irak avec la possibilité que les échanges radios entre les pilotes et les NOSA (Navigateur Officier Systèmes d'Armes) français soient écoutés.
C'est pourquoi, et selon plusieurs sources concordantes, la France va rénover et moderniser les systèmes de communication qui se trouvent dans les Mirage 2000N. Cette modernisation devrait porter sur le cryptage des échanges radios, avec l'installation d'un outil qui est déjà utilisé sur les Mirage 2000D. Si cette rénovation doit être mise en place avant l'envoi de ces Mirage 2000N en opération, aucuns calendriers ni aucunes dates ne sont encore connus concernant cette installation.
En plus de ne pas disposer d'un système de communication qui soit crypté, les Mirage 2000N, puisqu'ils n'étaient pas censés participer à des opérations conventionnelles dans le cadre d'une coalition internationale, n'ont pas non plus de Liaison L16, qui permet l'échange sécurisé d'informations entre les différentes vecteurs aériens de l'OTAN qui en sont équipés.