Photo : (c) Armée de l'Air - Un Mirage 2000C porteur de quatre bombes lisses air-sol d'exercice qui représentent des bombes lisses de 250kg.
Actuellement, les derniers Mirage 2000C de l'Armée de l'Air sont tous stationnés sur la base aérienne 115 d'Orange, dans le Sud de la France, et sont intégrés au sein de l'Escadron de Chasse 2/5 "Ile de France", à l'exception d'un appareil, utilisé par le Centre d'Expériences Aériennes Militaires, sur la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan.
Les instructeurs de cet escadron ont la charge, avec une poignée de Mirage 2000B, de former les jeunes pilotes de chasse aux bases du pilotage, avant leur transfert dans des escadrons opérationnels de Mirage 2000, qu'ils soient affectés à la supériorité aérienne sur Mirage 2000-5F (BA116 Luxeuil), à l'assaut conventionnel sur Mirage 2000D (BA133 Nancy), ou au sein de l'escadron de Mirage 2000N (BA125 Istres) afin d'assurer des missions de dissuasion nucléaire.
Outre cette mission principale, les pilotes qui composent cet escadron ont aussi pour mission d'assurer la permanence opérationnelle afin d'intercepter et d'identifier des aéronefs au comportement suspect. Mais ces pilotes et leurs Mirage 2000C sont aussi capables de réaliser des missions air-sol.
En effet, les Mirage 2000C sont capables d'emporter des bombes air-sol non-guidées Mk 82, encore utilisées par l'Armée de l'Air avec les Mirage 2000D, notamment lors des premières missions qui ont eu lieu pendant l'opération Serval au Mali, ainsi que la bombe guidée laser GBU-12 (la seule et unique).
Cependant, cette capacité n'a pas été utilisée en opération depuis maintenant des dizaines d'années puisque l'Armée de l'Air utilise ses Mirage 2000D, quelques fois les Mirage 2000N, et enfin les Rafale depuis 2007. Mais elle pourrait bien remettre cette pratique au goût du jour si l'on en croit les propos du Chef d'Etat-Major de l'Armée de l'Air, le général Denis mercier.
Lors d'une audition qui s'est tenue le Mercredi 15 Avril 2015, devant la Commission de la défense nationale et des forces armées, le "patron" de l'Armée de l'air a indiqué aux députés que l'Etat-Major s'efforce "notamment de répartir la charge [opérationnelle, NDLR] sur la totalité de l’Armée de l’Air pour tenir dans la durée".
C'est pourquoi, l'Armée de l'Air "étudie l’utilisation de Mirage 2000C et 2000N en OPEX [Opérations Extérieurs, NDLR] afin d’alléger la charge des escadrons de Mirage 2000D", qui déploient actuellement six Mirage 2000D en Jordanie contre l'Etat Islamique en Irak, ainsi que trois autres appareils au Niger, dans la cadre de l'opération Barkhane dans la bande sahélo-saharienne.
La France a déjà engagé ses Mirage 2000N dans des opérations conventionnelles, que ce soit au-dessus de la Bosnie, ou plus récemment au sein de l'opération Harmattan, en 2011, au-dessus de la Libye, contre les troupes loyalistes du colonel Kadhafi. Ces appareils et les pilotes permettaient de soulager quelque peu les équipages des escadrons de Mirage 2000D mais les pilotes de 2000N devaient quand même avoir à leurs côtés un avion porteur d'une nacelle de désignation laser, ou ils devaient être en contact avec une équipe des Forces Spéciales au sol afin de marquer la cible.
Mais outre les Mirage 2000N, ce qui est le plus intéressant, c'est la possible utilisation de Mirage 2000C dans le cadre d'opérations air-sol. Pour cela, l'Armée de l'Air fera "ainsi voler des patrouilles composées de Mirage 2000D – qui disposent d’un pod permettant de guider les bombes – et de Mirage 2000C ou 2000N – qui ne peuvent pas emporter de pod, mais peuvent larguer des bombes".
Outre les Mirage 2000D, l'Armée de l'Air peut également utiliser ses drones MQ-9 Reaper pour illuminer une cible au profit de ses Mirage 2000C. Cela a déjà été fait en opération avec les Mirage 2000D et les Rafale qui sont déployés au sein de la bande sahélo-saharienne. Des drones qui vont être amenés à coopérer plus régulièrement avec les chasseurs français puisqu'un Reaper devrait bientôt arriver au Niger, et une nouvelle commande est prévue au cours de cette année.
Il est nécessaire de rappeler que même si l'Escadron de Chasse 2/5 "Ile de France" n'est pas utilisé pour réaliser des frappes aériennes, les pilotes de cet escadron s'entraînent régulièrement à ce type de mission. Dernièrement, du 03 au 24 Avril 2014, l'EC 2/5 s'est rendu sur la base aérienne 120 de Cazaux afin de réaliser un "entraînement intensif portant sur le tir air-sol, canon et bombes" sur le champ de tirs de Captieux.
A cette occasion, l'Armée de l'Air a déclaré que "l’objectif de ces missions consiste en un entretien des compétences pour les uns, et à l’obtention ou le renouvellement des qualifications de tir pour les autres".