Photo : (c) AP - Un F-5E Tiger II de la Force Aérienne Kényane.
En réponse, ou non, à l'attaque menée Jeudi 02 Avril par des islamistes Shebab sur le campus de l'université de Garissa, qui a coûté la vie à 148 personnes, dont 142 étudiants chrétiens, le Kenya vient d'annoncer que sa Force Aérienne a effectué des frappes aériennes sur des camps de ces islamistes.
En effet, Dimanche 05 Avril, des F-5E Tiger II de la Force Aérienne Kényane ont bombardé deux camps d'entraînement appartenant aux Shebab, situés dans la région de Gedo, au Sud-Ouest de la Somalie.
Selon les informations délivrées par le Colonel David Obonyo, porte-paroles des forces armées kényanes, "les images aériennes montrent que les camps ont été complètement détruits", mais "à cause de la couverture nuageuse, il est difficile d’estimer le nombre de morts".
A contrario, Sheikh Abdiasis Abu Musab, porte-paroles des opérations militaires des Shebab, a déclaré à l'agence de presse Reuters qu'aucun de ses camps n'ont été endommagés, et que les frappes aériennes ont touché des terres agricoles.
Ces frappes aériennes ne seraient pas liées à l'attaque qui a eu lieu trois jours plus tôt au sein de l'université de Garissa, mais elles s'inscriraient dans le cadre d'une mission permanente qui vise à frapper les islamistes Shebab, affiliés à Al-Qaïda.
La dernière fois que la Force Aérienne Kényane a officiellement frappé les Shebab en Somalie, c'était au début du mois de Décembre 2014, dans une région montagneuse, à environ 50 kilomètres de la ville côtière somalienne de Kismayo. Lors de cette mission, un F-5 Tiger II s'est écrasé dans le Sud de la Somalie alors qu'il rentrait vers sa base aérienne. Le pilote kényan avait indiqué à la radio que son appareil avait un problème technique en vol, avant de s'écraser peu de temps après. Le pilote se serait éjecté, et, à l'époque, une mission de recherche et de sauvetage aurait été lancée afin de secourir l'aviateur. Les forces kényanes n'ont jamais communiqué si le pilote avait été retrouvé, ou non.
Cependant, peu de temps après la déclaration officielle faite par l'armée, les Shebab somaliens ont revendiqué, dans un communiqué, cet accident, et avaient affirmé avoir abattu l'appareil, en précisant que le pilote était mort. Evidemment, comme dans toutes les situations similaires, le porte-paroles kényan a déclaré que tout cela était faux, et que l'appareil ne s'est pas écrasé à la suite d'un tir anti-aérien.
Afin de mener des frappes contre des positions, outre les hélicoptères Harbin Z9, d'origine chinoise, la Force Aérienne Kenyane possède une flotte d'environ dix-sept F-5E Tiger II pour les missions opérationnelles, et quatre F-5F Tiger II pour les entraînements.
Depuis 2011, le Kenya, en coopération avec le gouvernement somalien, a lancé une grande opération dans le Sud de la Somalie afin de combattre les jihadistes du groupe islamiste Shebab, qui opère dans cette zone. Dans ces opérations, le Kenya fournirait majoritairement du soutien logistique et un appui aérien aux militaires somaliens présents sur le terrain avec des hélicoptères et des avions de chasse, bien qu'il y ait une présence en nombre de militaires kényans sur le sol somalien, selon différents rapports.