Cela fait maintenant plusieurs mois que de nombreux signes positifs font leurs apparitions dans les médias spécialisés dans l'aéronautique militaire, mais aussi des les journaux locaux concernés par ces négociations. Ces négociations ? Celles qui ont lieu entre l'avionneur français Dassault Aviation et les gouvernements qui sont intéressés par le Rafale, dont les qualités ne sont plus à démontrer.
Depuis Janvier 2012, le GIE Rafale (Groupement d'Intérêt Economique), composé de Dassault Aviation, de Snecma, et de Thalès négocie avec le gouvernement indien la vente et le transfert de technologie de 126 Rafale. De multiples rebondissements ont eu lieu depuis le début des négociations, mais petit à petit, ces discussions touchent au but.
En effet, ce contrat, estimé à 20 milliards de dollars, montre des signes positifs depuis quelques semaines, qui sont notamment relayés par de grands quotidiens indiens. Par ailleurs, selon une source citée par le quotidien français La Tribune, les dernières lignes du contrat seraient bouclées vers la fin de l'année de 2014, et le contrat pourrait être signé ''en mars 2015", à la fin de l'année fiscale indienne. De plus, toujours selon ce même journal, le plus gros du contrat aurait été traité, puisque cette source, émanant d'un industriel, a précisé que ''le job est fait''.
Il y a peu de temps, Eric Trappier, PDG de Dassault Aviation, a déclaré à l'agence de presse Reuters que la signature d'ici fin Mars 2015 était un ''objectif raisonnable''.
Au début du mois de Novembre, le Ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian s'est rendu en Malaisie, et ce fût notamment l'occasion de parler du Rafale avec le Premier Ministre et le Ministre de la Défense malaisien.
Jean-Yves Le Drian a affirmé à l'AFP avoir ''évoqué'' le Rafale avec son homologue malaisien, mais n'a pas détaillé les discussions qui ont eu lieu, puisqu'elles sont, selon lui, ''confidentielles''. Il a également ajouté que ''le Rafale est un très bon avion, nous sommes [la France, NDLR] tout à fait disposés à avoir un partenariat avec la Malaisie à cet égard''.
La Malaisie désire remplacer ses Mig-29 ''Fulcrum'', et a lancé des demandes d'informations aux principaux constructeurs d'avions de combat. La compétition est rude puisque l'on retrouve le Typhoon du consortium Eurofighter, le F/A-18E-F Super Hornet de Boeing, ainsi que le Jas-39D-E Gripen NG de Saab.
Le chemin est encore long avant de voir le Rafale avec une cocarde malaisienne, mais il faut savoir que la Malaisie a régulièrement signé des contrats d'armements avec les entreprises françaises, que les relations entre les pays sont bonnes, et que Dassault Aviation est prêt, ici aussi, à installer une usine d'assemblage locale. De plus Kuala Lumpur observe avec attentions les échanges qui ont lieu entre Paris et Delhi, dans le cadre du contrat MMRCA.
L'intérêt que porte le Qatar au Rafale n'est pas nouveau. Cependant, ce qui l'est, c'est la venue récente à Paris d'une délégation qatarie, qui avait pour but de négocier le contrat portant sur un possible achat de 36 Rafale, afin de remplacer les douze Mirage 2000-5DDA et EDA.
Si l'on en croit La Tribune, ''une délégation qatarie de très haut niveau est actuellement [article publié le 30 Octobre 2014, NDLR] en France''. Il est également écrit que ''si les négociateurs parviennent à s'entendre, une visite présidentielle de François Hollande au Qatar d'ici à la fin de l'année serait prévue pour officialiser cette commande''.
Le journal français tient particulièrement à nuancer les propos, car selon lui, le Qatar a tout son temps, et aime prendre le temps lors des négociations. Toujours est-il que le gouvernement français et les industriels sont ''raisonnablement optimistes'' sur ce dossier.
En 2011, l'Egypte, dirigée par l’État Major des Armées, envoie à la France une "expression d'intérêt", afin d'acheter 12 à 20 Rafale. Cependant, au vu du contexte dans lequel Le Caire était plongé, et Dassault Aviation qui n'aurait pas été intéressé par ces discussions, seuls quelques échanges ont eu lieu, mais sans pour autant aller plus loin, et les deux pays en resteront là.
Mais récemment, avec le déplacement de Jean-Yves Le Drian en Egypte, ce fût l'occasion pour le gouvernement égyptien de remettre le dossier Rafale sur la table, avec une demande pour 24 aéronefs. Cependant ce dossier est bien plus complexe qu'il n'y paraît.
Encore une fois, La Tribune, toujours bien placée pour connaître les dernières informations concernant les contrats du Rafale, assure que ''ce dossier n'est pas encore mûr, et qu'il faut le voir sur du moyen terme''.
La semaine prochaine, le 26 et le 27 Novembre, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi va se rendre à Paris afin de négocier certains contrats d'armement. Le Rafale sera sans doute un des sujets discuté, mais entre les négociations qui doivent avoir lieu, et la question de la modernisation des Mirage 2000EM et BM égyptiens, l'arrivée du Rafale en Egypte n'est certainement pas pour 2015.
Photo : (c) Sylvain Gourheu - Démonstration des capacités du Rafale lors d'un meeting.