Dans la guerre que mène les Etats-Unis contre le terrorisme grâce aux drones, tels que les MQ-1 Predator ou MQ-9 Reaper, une application, créée par le New-Yorkais Josh Begley recense tous les tirs de drones, répertoriés par le Bureau of Investigative Journalism. L'utilisateur reçoit une notification lorsque une frappe a été signalée.
Outre les notifications, on retrouve également une carte qui marque les lieux où les attaques ont été rapportées depuis 2002. La grande partie des marqueurs se retrouvent au Yémen, en Somalie, ou au Pakistan.
L'application qui a fait son apparition au début du mois de Février. En effet, mise au point en 2012, son concepteur l'a proposé à Apple à cinq reprises. Mais à chaque fois, elle a été refusée, selon plusieurs raisons.
Dans un premier temps, l'application "ne s'adresse pas à un assez large" et elle n'est pas non plus "divertissante". De plus, l'utilisation de Google Maps sans la mention du crédit est reprochée à son créateur. Enfin, Apple refuse d'intégrer l'application dans iTunes car elle touche un sujet sensible. Au départ, elle devait porter le nom de Drone+, puis Dronestream.
Un jour, et selon le site Mashable, Begley a reçu un coup de téléphone d'une employée de l'Apple Review team, qui lui affirme que si l'application porte uniquement sur les frappes de drones américains, "elle ne sera pas validée". Elle lui propose alors "d'élargir le sujet".
Mais grâce à la presse américaine spécialisée dans la technologie, Josh Begley voit son souhait réalisé et l'application est acceptée par Apple.
Deux semaines seulement après son lancement, son créateur revendique 33.000 téléchargements !
Sur le site Wired, Josh Begley éclaircit ses intentions, et indique que son application a été développée pour sensibiliser les citoyens américains, et pourquoi, la population mondiale.
Begley déclare : « Je voulais jouer sur l’idée des notifications et de la technologie du “push” et en m’interrogeant surtout sur ce sur quoi nous choisissons d’être alertés en temps réel. Je pensais qu’atteindre les poches des utilisateurs américains de smartphones et les déranger avec ces histoires de drones pourrait être un moyen intéressant de faire émerger le débat. »
Metadata+, qui fait référence à l'utilisation des métadonnées qui sont sur les téléphones portables et qui ont été interceptées par la CIA pour savoir où frapper, se divise en deux parties.
Dans la première, l'utilisateur peut visionner les dernières frappes de drones qui ont eu lieu. Le design des petites cadres gris rappelle une conversation SMS. Concernant la seconde partie, il s'agit d'une carte interactive, avec des repères de couleur rose, qui sont positionnés sur les lieux des frappes, dans les pays concernés.